13/05/2012

Hundertwasser à Marseille

Marseille consacre une grande rétrospective à l'artiste et architecte autrichien Friedensreich Hundertwasser, avec 150 œuvres originales (peintures, œuvres graphiques, timbres postaux, photos, livres, affiches de l’artiste).
« Friedensreich Hundertwasser est né en 1928 et décédé en 2000 : artiste anticonformiste controversé, peintre, penseur, designer et architecte autrichien, il a maîtrisé et renouvelé de nombreuses techniques artistiques (peinture, sérigraphie, lithographie, dessin, textile, collage, sculpture, céramique), développé un message écologiste engagé, le droit à une meilleure qualité de l’habitat et du cadre de vie, inventé et défendu une architecture en harmonie avec la nature. » 
Les expositions de Hundertwasser sont suffisamment exceptionnelles 
en France pour ne pas rater l'occasion.
huntertwasserRétrospective "Hundertwasser, le rêve de la couleur", du 27 avril au 9 septembre. 
Centre de la Vieille Charité,  
2, rue de la Charité, Marseille 2e. 
Et aussi dans d'autres lieux de la ville (bibliothèques, centre-ville, cours Belsunce...).
> En savoir plus sur la manifestation et sur le projet urbain qui y est rattaché.
L'un des sites les plus complets sur Hundertwasser (allem. et angl.).

Ceci dit, on peut se demander si cette manifestation en restera à l'aspect "décoratif"de l'œuvre ou osera évoquer sa radicalité écologique, humaine et sociale (son "anticonformisme", 
comme ils disent). 
Extrait, au hasard, d'un de ses textes, rédigé en 1999, à l'occasion 
de la manifestation "Culture et écologie au XXIe siècle" (traduction de l'anglais) :
« (...) Ce mépris inconsidéré pour la beauté et la variété entremêlés de la création provoque le suicide de l'humanité. Parce que la beauté soi-disant inutile est essentielle à la survie de cette Terre. On fait peu de choses ou rien pour tenter de stopper cette pollution visuelle, qui est la plus dangereuse des pollutions parce qu'elle tue l'âme. Maintenant qu'on atteint les limites de la croissance, on ne peut être sauvé que par une décentralisation, une réflexion et un ralentissement en harmonie avec la nature. 
C'est de la pure folie de faire partie d'une compétition sans merci, en se déchaînant pour une illusion fatale, pour une croissance économique sans issue. Si on se retrouve au bord du gouffre, seul un pas en arrière peut nous sauver. Les ennemis ne sont plus les mêmes. La ligne de front ne se trouve plus le long des frontières politiques, raciales et religieuses, mais entre le consommateur cruel et la société de gaspillage et la nature détruite et exploitée et l'âme meurtrie des hommes. 
Nous sommes confrontés à une nouvelle forme d'esclavage, la pire que l'humanité ait jamais connue : la dépendance de chaque être humain au pouvoir central des monopolistes de la monoculture, à la pollution et au gaspillage encouragés officiellement, aux super-banques, aux grandes sociétés qui produisent du poison, à la promotion de l'atome et de l'énergie nucléaire, à l'ingénierie génétique. (...) »

> Deux anciens posts d'UtopLib consacrés à Hundertwasser : ICI et ICI.

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