le philosophe qui s'en va tout seul
de Tanguy L'Aminot
Cet ouvrage explore au passage le rapport compliqué entre individualisme radical et association communautaire (le vertigineux paradoxe stirnérien : l’association des égoïstes comme seule garantie d’une pleine liberté) tel qu’il apparaît de nos jours dans le contexte de la triomphante dichotomie individualisme hédoniste-uniformité marchande.
Le texte de Tanguy L’Aminot a l’immense mérite de rendre limpide une pensée un peu hermétique (surtout en français, car encore plus difficile à traduire que Hegel ou le jeune Marx). En se penchant sur la postérité de la pensée de Stirner, il nous aide à comprendre pourquoi tant de réfractaires, d’insoumis et de poètes "maudits" ont préféré le modèle stirnérien (la bande à Bonnot, Artaud, etc.) au modèle marxo-bakouninien teinté ou non de proudhonisme. Et "saint Max" sent encore le soufre, sous le voile de sa phraséologie très particulière, ici décryptée par un auteur qui va, pour ce faire, au-delà de la spécialisation philosophique – qu’il réfute même comme une forme de confiscation du savoir – pour instruire tout un chacun de ce qui fonde la réputation de ce penseur singulier.
En apostille, le texte de Daniel Joubert vient éclairer l’opposition entre Marx et Stirner, telle qu’elle traça pour longtemps une fracture dans les rangs de la révolte et de la critique du monde marchand, fracture à tous points de vue plus profonde que celle qu’occasionna la fameuse rivalité, plus politique et "psychologique" entre marxistes et bakouninistes au sein de la Ire Internationale. »
Editions L’Insomniaque, 208 p., 18 €.
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Pour info, le livre L'unique et sa propriété, de Stirner, est téléchargeable
(formats Word, pdf ou rtf) gratuitement chez nos amis québécois de l'UQAC.
A partir de la traduction de 1899.
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