20/02/2014

Un danger très raffiné


Intervenants : Maryse Arditi, physicienne, Michel Leclerc, ancien employé de la Comurhex (Conversion Métal URanium HEXafluorure) de Malvési, raffinerie d'uranium, filiale d'Areva, Didier Latorre, porte parole du Collectif STOP-Uranium, Sandrine Camps et Emma Cowley, riveraines.

Pour en savoir plus :
Communiqué de Réseau Sortir du Nucléaire (2/7/13).

Comurhex Malvési : la porte d’entrée de l’uranium 
en France fonctionne sans statut d’installation nucléaire !‏
(...) L’usine Comurhex de Malvési, cela ne vous dit rien ? Et pourtant… Cette filiale d’Areva, située dans la banlieue de Narbonne, est la porte d’entrée de l’uranium en France et d’un quart du nucléaire mondial. C’est là que le « yellow cake », ce concentré de poudre d’uranium, subit ses premières modifications après avoir quitté les régions minières du Niger, du Kazakhstan et du Canada. Il est transformé en « tétrafluorure d’uranium » (UF4), un produit très toxique qui réagit fortement au contact de l’air et qui peut générer un gaz hautement corrosif. Celui-ci est ensuite acheminé à l’usine Comurhex de Pierrelatte : soixante tonnes quittent ainsi Malvési quotidiennement, au rythme de trois à cinq camions par jour qui empruntent l’A9 et l’A7. 



Le procédé de transformation produit des effluents liquides. Chargées en nitrates et en produits radioactifs, ces boues sont décantées dans des bassins à l’air libre. Du combustible usé a transité par l’usine Comurhex de Malvési jusqu’en 1983. La CRIIRAD a même détecté du plutonium dans des boues qui s’étaient écoulées dans l’environnement suite à une rupture de digue en 2004.

L’industrie nucléaire fait tout pour occulter les risques et banaliser les activités de la Comurhex Malvési. Depuis sa création, cette installation appartient à la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Un changement considérable de législation en 2007 aurait dû conduire Comurhex à demander le reclassement d’au moins une partie de l’usine de Malvési en installation nucléaire de base, au regard de l’importance des matières radioactives présentes sur le site. Pourtant, celle-ci n’a jamais entrepris la moindre démarche en ce sens et a continué d’exploiter l’installation de Malvési selon la nomenclature ICPE, qui peut concerner tout aussi bien des élevages de poulets que des pressings…


Suite à des analyses menées en 2009 et ayant constaté la présence de plutonium dans les boues de deux bassins de décantation, l’Autorité de sûreté nucléaire a fixé au
31 décembre 2010 la date limite pour que la Comurhex Malvési dépose un dossier de demande d’autorisation de création d’installation nucléaire de base couvrant ces deux bassins et définissant leur encadrement juridique dans l’attente du décret d’autorisation de création. Les démarches sont en cours, mais il n’en demeure pas moins que l’usine a fonctionné pendant des années sans l’autorisation requise, alors que l’exploitant – espérons-le… – n’ignorait pas la présence de ces éléments radioactifs sur son site. (...)

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