12/03/2015

56% de la dette grecque : illégitime !

Lu sur audit-citoyen.org :

« Grèce: les vraies causes de la dette publique », 
une étude décapante
La présidente du Parlement grec, Zoé Konstantopoulou, a annoncé la création d’un comité d’audit de la dette grecque. A titre de contribution aux travaux de ce comité, le Collectif d’audit citoyen de la dette publique publie aujourd’hui  ”Grèce: les vraies causes de la dette publique”. Cette étude montre qu’avant même le déclenchement de la crise, en 2007, 56% de la dette grecque pouvait être considérée comme illégitime, car provoquée par des taux d’intérêt exorbitants et des cadeaux fiscaux aux privilégiés.

Selon la vulgate économique et médiatique ordinaire, la Grèce s’est livrée à une orgie de dépenses publiques et de fraude fiscale dans les années 2000 : les déficits publics proviendraient d’une administration pléthorique, d’une difficulté à lever l’impôt et à maîtriser les dépenses. La note rédigée par Michel Husson, économiste à l’Ires, s’appuie sur les comptes nationaux de la Grèce révisés par Eurostat pour montrer que cette thèse n’est pas véritablement fondée.

Reprenant la méthode utilisée pour la dette française par le rapport 1 du Collectif pour un audit citoyen de la dette publique, l’étude conduit au résultat suivant : malgré une forte hausse de la fiscalité dans les années 1990, l’envolée de la dette grecque avant la crise est largement imputable à des taux d’intérêt extravagants (entre 1988 et 2000) et à une baisse des recettes publiques provoquée par des cadeaux et des amnisties fiscales à partir de 2000. Sans ces dérapages, elle n’aurait représenté que 45 % du PIB en 2007 au lieu de 103%.

On peut en conclure que 56% de la dette grecque acquise avant la crise était illégitime
1) parce qu’elle découlait d’une véritable ponction sur la richesse opérée
par les créanciers, nationaux ou étrangers,
2) dans la mesure où la baisse des recettes publiques, due à des réductions de l’impôt sur le revenu, de l’impôt sur les successions et à des amnisties fiscales, a profité pour l’essentiel aux couches oligarchiques ou aux entreprises, sans retour pour la majorité du peuple grec.

Pourtant les gouvernements européens et la Troïka, menée par la Banque centrale européenne, refusent une vraie restructuration de la dette grecque. Au nom de l’impératif du remboursement de cette dette, ils exigent le maintien des politiques d’austérité rejetées par les électeurs grec.

“Non à l’austérité et le chantage européens contre la Grèce; pour un audit et une restructuration décisive des dettes publiques; pour le droit du peuple grec et des peuples européens à décider eux-mêmes de leur avenir, un avenir de solidarité et de démocratie.

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